Salut le p'tit rillon tout gras, ma fouace de Rabelais,
J'espère que tu te la coules pas trop douce hein, mais c'est ca de se prendre une grenaille dans le cul hein ... Stupide sergent instructeur. Quel idée de confondre les cartouche à grenailles avec les balles à blanc.
Ca y est je peux enfin te faire le compte-rendu de notre 3e mission commune. Le Mix comme on l'appelle ici car il y a plein de type d'horizon différent et des fois, ca se passe bien.
L'air salé de la mer couplé à l'écume de la barge me rappelait les étés passés sur la cote californienne avec Bobby et Johnny. Ce n'est que lorsque j'ai foulé le sable que j'ai compris que ce n'était pas les vacances, mais que j'étais sur la plage quelque part entre Sainte-Marie-du-Mont et Quinéville. Nom de code : Utah Beach
Les gars étaient déjà arrivé et il me regardait. On était pas très beau dans ces uniformes, mais c'était déjà mieux que la vieille salopette trouée que portait Grincho en temps normal ... quel sale bouseux celui la, mais on l'aime bien il a quelque chose d'attachiant surtout quand il arrête de chanter
Les ordres du commandement étaient simples, il fallait prendre le point WN7 coute que coute et on faisait parti de cette attaque.
Marneus, le pote du vieux bouseux, a pris les commande du camion, un vieux truck qu'on a piqué sur la plage. Il fallait bien qu'on rattrape la cavalerie ... On l'a tellement bien rattrapé qu'on leur est rentré dans le cul à ces cons ... mais bon, les camions made in USA sont les plus robustes c'est connu.
Après un constat d'assurance à base de gniole, Marneus a pu repartir l'esprit tranquille et on a déboulé comme des fous a coté de WN7. Il fallait établir au plus tôt un camp provisoire de ravitaillement.
Le tank nous suivait et pour ces pénates, on lui a même fait un petit coin pénard pour les réparations d'urgence, c'est Schinéo qui s'en est chargé. Les autres ont pris possession d'une vieille ruine. On s'est longtemps regardé avec les bosch en face, mais c'était vraiment compliqué de faire quoi que ce soit. Eux comme nous, on est pas vraiment des tueurs et on tient à notre peau.
Mais bon, au bout d'un moment, faut y aller et comme disait ma mère "a la guerre comme a la guerre". Du coup, on a foncé vers la place forte occupée. C'était pas une sinécure, on se serait dit dans un remake de la grande chevauché, j'adore John Wayne.
Même le tank nous a suivi ... mais ce con s'est fait dézingué ... faut dire qu'on entendait plus le bruit des bouteilles de whisky qui s'entrechoquaient dans la cabine que le son de son canon crachant les obus ... Pas étonnant qu'on soit resté coincé comme ca.
Le front c'est pas toujours amusant. On reste la plus part du temps coincé derrière un tas de terre ou une barricade. On sort la tète pour regarder et bim, on entend la balle d'un sniper fuser. Heureusement que le jeune Pyrox était la pour nous rafistoler. Sans lui, on aurait eu plusieurs nouveaux orifices carrément pas naturels.
J'ai reçu beaucoup de message radio des autres escouades et du commandant. C'était parfois compliqué de communiqué, mais quand on a mon rôle, on cherche pas a trop réfléchir. Il faut savoir poser son cerveau sinon, on devient fou. Par chance, étant un peu en arrière j'ai pu jugé des forces en face de nous. Ils étaient sacrément nombreux des casques à pointes et ils bougeaient assez vite.
Les postes de défense chez nous ont eu chaud après avoir subit un barrage d'artillerie suivi d'un bombardement. C'est la qu'on a du s'extraire pour preter main forte aux copains.
Après cette petite virée, on est revenu à notre poste. On a essayer de longer les champs de mines mais impossible d'avance.
C'est la qu'on a retrouvé notre pote le tank ... et on peut dire que leur ravitaillement n'était pas exclusivement constitué de munition ... enfin ca dépend ce qu'on appelle "munition" hein car je suis sur que leur tireur a fait une descente dans la cantine pour la réapprovisionne en gniole ... Ce con nous a décoiffé a plus d'une reprise et je peux vous dire que ca a gueulé.
En tout cas, après environ 1h qui me semblait être une éternité, il s'est passé un truc. Les teutons ont du avoir abusé des apfelstrudel car on a réussi a les chasser de WN7. On en a même profité pour choper leur arrière poste positionné dans les champs noyés ... quel idée de mettre un camp dans un tel endroit.
On est presque arrivé aux portes de Sainte-Marie mais les Allemands ont eu du renfort et on a du abandonné la position. On a même perdu les champs noyés (pour mon plus grand plaisir).
Les ordres du commandant on changé. Il venait d'avoir des informations du QG. L'USS Nevada était en route pour faire le ménage mais on devait absolument tenir WN7 sans quoi le plan tombait a l'eau. Alors on s'est replié.
Avec les copains on a pris position le long d'un vieux mur en pierre. Heureusement que Padrane avait sa sulfateuse, je sais pas comment on aurait pu faire sinon. En tout cas il fallait tenir ... seulement 6 minutes.
C'est la que les Bosch ont compris. Ils ont balancé la sauce a nouveau. Appuyé par la Luftwaffe, ils ont mitraillé, bombardé, lancé l'artillerie. Mais on a été malin, on avait planqué notre ravitaillement hors de WN7, ce qui fait que rien n'a été détruit.
7minutes après s'être replié, on a entendu les cannons du cuirassé faire feu. Je veux pas dire que c'était jolie a voir, mais ca mérite bien un 7/10 sur l'échelle des feu d'artifice du D-Day de notre bourgade perdu.
En moins de temps qu'il faut pour le dire, les allemands ont déguerpi.
On avait réussi notre mission et on était presque en un seul morceau.
Et voila, je profite de la permission pour écrire ca histoire que tu te faces une idée de la guerre mon p'tit Connors.
J'ai cru comprendre qu'on t'avais assigné une autre mission mais je sais qu'on se retrouvera quand on aura un peu avancé.
En attendant prend soin de ta p'tit famille.
SL ToTopH